... et les temps modernes.
  Le déclin ne fut pas régulier : il y eut d’abord l’époque brillante de la Renaissance où Loches devint Cité Royale et reçut dans ses murs la Cour et les Rois, depuis Charles VII jusqu’à François Ier. Certes Beaulieu profita de cette splendeur et il nous faut évoquer Agnès Sorel, favorite de Charles VII, qui y résida, dit-on, lors des séjours du roi au château de Loches.
Mais ce temps fut très court et le déclin recommença avec les guerres de religion qui opposèrent catholiques et protestants et en 1562 Beaulieu et son abbaye furent pillées par les Huguenots.
Quelques années plus tard, en 1575, Catherine de Médicis vint à Beaulieu retrouver son fils, le Duc d’Alençon, afin de tenter de le réconcilier avec son frère, le roi Henri III. Les négociations aboutirent à un traité signé à Etigny près de Sens, mais cet accord fut depuis souvent appelé « paix de Beaulieu » par les historiens.
Le déclin s’accentua, de nouveau, pour Beaulieu (et pour Loches) lorsque la route d’Espagne qui passait par ces deux villes fut détournée par Tours.
Beaulieu ne fut plus alors qu’une petite ville vivotant comme elle pouvait d’une maigre industrie drapière et de la fabrication de chaussures, à l’ombre d’une abbaye où les moines, de moins en moins nombreux, eurent du mal à entretenir les bâtiments et à survivre.
La Révolution française n’arrangea rien. Il n’y eut, alors, plus que cinq moines pour assurer la survie de la communauté. L’abbaye fut démembrée par la vente des biens nationaux. Seul le sanctuaire fut choisi comme siège de l’église paroissiale et placé sous le vocable de saint Pierre et saint Paul. Les trois paroisses furent alors supprimées.
Pendant tout le XIXe siècle, un artisanat varié assura la vie matérielle de la population. On comptait notamment, en 1885 : quatre tailleurs de pierre employant trente ouvriers, cinq sabotiers, trois charrons, un potier et quatre tanneries qui ont aujourd’hui totalement disparu. Vers 1860 apparaissait une nouvelle activité : la culture des champignons. Celle-ci perdura jusque dans les années 1970.
Avec le XXe siècle, naquit la prise de conscience de la valeur du patrimoine et la volonté de le restaurer.
[ date de publication : 06/2008 ]